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Laboratoire Hospitalier Universitaire de Bruxelles (LHUB)
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Laboratoire Hospitalier Universitaire de Bruxelles
Problématique de santé
Laboratoire de Neuro-physiologie clinique
Les pathologies nécessitant fréquemment la réalisation d’examens dans ce secteur du service de neurologie comprennent les polyneuropathies ou polynévrites, les sciatiques, les radiculopathies, les plexopathies, le syndrome du canal carpien, les atteintes du motoneurone comme la maladie de Charcot ou sclérose latérale amyotrophique.  La myasthénie, le syndrome de Lambert Eaton, les paralysies périodiques, les myotonies sont également des maladies pour lesquelles les explorations neurophysiologiques réalisées dans le laboratoire apportent régulièrement une avancée dans leur diagnostic. Les maladies musculaires (myopathies, myosites, dermatomyosites,…) sont également examinées dans notre unité. Les potentiels évoqués sont régulièrement utilisés dans les mises au point des myélopathies cervicales, la sclérose en plaque…  Les examens réalisés dans le secteur d'EMG – Potentiels évoqués sont les suivants : Examen des vitesses de conduction Les maladies touchant le nerf périphérique peuvent provoquer un ralentissement de la vitesse de conduction des influx nerveux ainsi qu'une perte d'amplitude des réponses au niveau des muscles activés par ces nerfs ou une diminution d'amplitude de la réponse électrique des nerfs qui véhiculent la sensibilité. Pour enregistrer ces réponses le médecin posera des électrodes autocollantes soit sur un muscle activé par les nerfs étudiés soit sur le trajet d'un nerf sensitif.  Les nerfs étudiés sont le plus souvent activés en utilisant un stimulateur injectant un courant dont l'intensité de stimulation est progressivement augmentée pour obtenir la réponse la plus ample possible. Électromyographie (EMG)  Cet examen consiste à utiliser une fine aiguille introduite dans le muscle étudié. Cette fine aiguille enregistre l'activité électrique produite par les fibres musculaires lorsque les muscles sont activés ou lorsqu'ils sont au repos et bien décontracté. Cette analyse permet de détecter des anomalies liées à un mauvais fonctionnement des nerfs (atteinte neurogène) ou du muscle (atteinte myopathique). Stimulation répétitive Lorsqu'un nerf moteur est activé l'influx électrique va arriver dans la terminaison nerveuse qui est en contact avec le muscle. Cette structure spécialisée est appelée la jonction neuromusculaire. Un neurotransmetteur (l'acétylcholine) est libéré et va permettre l'activation du muscle.  Certaines maladies comme la myasthénie, le syndrome de Lambert Eaton vont provoquer un défaut de fonctionnement de cette jonction neuromusculaire ce qui va empêcher l'activation normale du muscle.  Potentiels évoqués Cette technique consiste à activer les organes des sens pour évaluer la fonction des structures nerveuses spécialisées dans la transmission des informations liées à la sensibilité au toucher, l'audition, la vision en utilisant respectivement des chocs électriques, un casque auditif, un écran. Ces stimulations vont activer différentes structures du système nerveux. Le placement d'électrode à des endroits précis au niveau du crâne, de la nuque, de l'épaule vont permettre d'enregistrer des activités électriques permettant d'analyser le temps nécessaire aux influx nerveux pour voyager dans les structures activées. Pour les potentiels évoqués somesthésiques (évaluation de la sensibilité) la stimulation le plus fréquemment utilisée est un choc électrique activant un nerf sensitif au niveau des membres supérieurs ou inférieurs. Les potentiels évoqués auditifs sont enregistrés en utilisant un casque auditif générant des sons qui activent l'oreille interne et provoquent des courants électriques au niveau des voies auditives. Pour les potentiels évoqués visuels des écrans affichent des damiers qui alternent l’affichage de carrés blancs ou noirs. Cette stimulation visuelle va activer les cellules rétiniennes, le nerf optique et les structures cérébrales spécialisées dans le traitement des informations visuelles aboutissant à l'activation de neurones au niveau du cortex occipital. Les électrodes sont placées au niveau de la région occipitale pour enregistrer cette activité. Les potentiels évoqués moteurs permettent d’étudier les voies motrices en stimulant les neurones moteurs du cortex cérébral grâce à un champ magnétique produit par un courant injecté dans une bobine posée sur la tête. Cette technique permet de produire cette activation sans injecter directement le courant électrique à travers le crâne, ceci permettant d’éviter de produire une décharge douloureuse au niveau crânien. La réponse produite est enregistrée par des électrodes posées sur les muscles de la main ou des jambes. 
Laboratoire de Neuro-physiologie clinique
Article
L’alimentation : un précieux atout dans la prévention des AVC
Dans le cadre des Mardis de l’AVC, organisé par la Clinique Neurovasculaire de l’H.U.B, le Prof. Philippe Van De Borne, Directeur de la Clinique de Prévention Cardiovasculaire, et Mme. Marie-Eve Velghe, Diététicienne spécialisée dans la gestion des facteurs de risques cardiovasculaires, expliquent en quoi l’alimentation influence fondamentalement la santé cardiovasculaire des patients avant et après un AVC. Pouvez-vous nous expliquer les différents facteurs de risque cardiovasculaire ? En quoi ils peuvent influencer la santé cardiovasculaire et la survenue d’un AVC ?Les Facteurs de Risque Cardiovasculaires sont une notion importante, car il s’agit d’éléments qui augmentent la probabilité de développer une maladie cardiaque ou de faire un AVC. Il existe deux catégories de facteurs de risque cardiovasculaires.Les “non modifiables”, parmi lesquels on retrouve :L’âge, car plus on vieillit, plus le risque augmente ; Le sexe, les hommes sont plus à risque que les femmes avant la ménopause. Après la ménopause, le climat hormonal change et rend les femmes plus vulnérables. On observe beaucoup d’évènements cardiovasculaires chez les femmes de 80 ans. Les antécédents familiaux, où les maladies cardiovasculaires et les AVC sont parmi les premières causes de décès. Statistiquement, il y a toujours quelqu'un dans la famille qui a fait un accident cardiovasculaire ou un AVC. Il faut qu’il soit survenu précocement, au premier degré (parents par exemple) et avant 55 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes. Ce type d’antécédents augmente considérablement le risque qu’on a soi-même de faire un AVC.Les “modifiables”, qui, grâce à un mode de vie sain et à un suivi adapté, permettent au patient de gagner des années de vie en bonne santé. Dans le cadre d’un AVC, l’alimentation exerce une réelle influence sur l’état de santé du patient. L’Hypertension artérielle : C’est le facteur de risque numéro 1 des AVC. Une tension trop élevée fragilise les artères et peut provoquer leur rupture ou leur obstruction. Réduire le sel, manger plus de potassium (notamment en consommant suffisamment de fruits et légumes) et pratiquer une activité physique régulière sont des points essentiels pour mieux la contrôler. Le tabagisme est un autre facteur de risque majeur de développer des Maladies Cardiovasculaires (MCV) qui sont surtout représentées par des  maladies du cœur, des artères du cerveau et des artères périphériques. De récentes études montrent que les fumeuses actives ont 2,5 fois plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire comparé aux femmes qui n’ont jamais fumé de leur vie. C’est énorme ! Le tabac est un réel poison et il est très difficile pour de nombreux fumeurs d’arrêter, mais il faut les sensibiliser le plus possible pour agir car, arrêter du fumer réduit fortement les risques cardiovasculaires et ce, à tout âge. L’excès de cholestérol est néfaste pour les artères, car il favorise le processus d’athérosclérose, c’est à dire, le dépôt de cholestérol dans la paroi des artères, qui progressivement, va gêner le passage du sang en rétrécissant le diamètre des vaisseaux, notamment du cerveau et du cœur.  Il est impératif de maintenir le taux de “mauvais” cholestérol le plus bas possible afin de prévenir un AVC. Le diabète et l’excès de glucose peuvent aussi causer des AVC. La sédentarité et le manque d’activités physiques sont également importants. Il est recommandé de faire au moins 30mn d’activité physique modérée par jour.  Il est toujours possible de caser cette activité dans un emploi du temps chargé, ne serait-ce qu’en garant son véhicule un peu plus loin que d’habitude ou de prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, des solutions existent ! Le surpoids et l’obésité, notamment au niveau abdominal, sont très mauvais pour le système cardiovasculaire. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière peuvent résoudre ce facteur de risque. Le stress, les problèmes de santé mentale et la pollution atmosphérique interviennent, quant à eux, à des degrés moindres dans l’augmentation du risque cardiovasculaire. Il existe des solutions pour apprendre à gérer son stress. Les troubles de la santé mentale contribuent de manière peut-être plus indirecte au développement de facteurs de risque cardiovasculaire car, combinés à un contexte socio-économique défavorable, ils peuvent entraîner une mauvaise adhérence thérapeutique du patient. La pollution atmosphérique est toxique pour micro-vaisseaux. Il faut éviter d’être dehors ou de faire du sport à l’extérieur quand il y a des pics de pollution, car les particules présentes dans l’air augmentent le risque cardiovasculaire.Pourquoi l’alimentation joue-t-elle un rôle clé dans la prévention des récidives d’AVC ?L’alimentation joue rôle clé dans la prévention des récidives d’AVC car elle agit directement sur les principaux facteurs de risques cardiovasculaires modifiables énoncés précédemment. Par exemple, une alimentation équilibrée aide à contrôler l’hypertension artérielle, qui est la première cause d'AVC, grâce, notamment, à une consommation limitée en sel et plus riche en potassium. De même, en consommant suffisamment d’aliments riches en fibres, comme les fruits, les légumes, les légumineuses, les céréales complètes et les fruits à coque, on améliore le taux de cholestérol et la santé des artères. Réduire les sucres « rapides » et les graisses, en particulier les graisses saturées et trans industrielles, permet aussi de mieux réguler les lipides sanguins, la glycémie et le poids, et donc de contrôler 2 autres facteurs de risque importants que sont le diabète et le surpoids.« Adopter une alimentation protectrice, c’est-à-dire riche en fibres, en anti-oxydants, en graisses insaturées (notamment en oméga 3), et contrôlée en mauvaises graisses, en sel et en sucres, c’est donc agir sur plusieurs leviers à la fois pour préserver les artères de son corps, y compris celles du cerveau, et réduire les risques de récidive d’AVC et autres MCV»Existe-t-il un ou des modèles alimentaires particulièrement recommandés dans la prévention des AVC  ? Image Oui, le plus connu est le régime méditerranéen, fondé sur les habitudes alimentaires traditionnelles des habitants des pays du bassin méditerranéen comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne, dans les années 60’. Il repose sur une consommation abondante de fruits, de légumes, de légumineuses (telles que les lentilles, pois chiches, haricots secs, pois cassés), de céréales complètes, d’huile d’olive vierge extra (qui est la principale source de graisses), de fruits à coques et graines, une consommation régulière de poissons et de fruits de mer, de volaille et produits laitiers maigres (fromages et yaourts). Ces aliments sont riches en fibres, en bonnes graisses et regorgent d’anti-oxydants qui protègent les artères, réduisent l'inflammation et aident à réguler la pression artérielle et le cholestérol. L’organisation mondiale de la santé (l’OMS) a d’ailleurs décrit ce régime méditerranéen comme une stratégie alimentaire efficace de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles tels que les MCV, le diabète mais aussi certains cancers et les maladies neurologiques dégénératives (Parkinson, Alzheimer). Et la Société Européenne de cardiologie (l’ESC) a précisé dans ses dernières recommandations de 2021 pour la prévention des MCV que « L'adoption d'un régime de type méditerranéen peut contribuer à réduire le risque CV chez tous les individus, y compris les personnes à haut risque CV et les patients atteints de maladies cardiovasculaires ».Un autre régime aussi très intéressant pour lutter contre l’hypertension, et donc le risque d’AVC, est le régime “DASH” (Dietary Approaches to Stop Hypertension) Ce régime met l’accent sur la réduction du sel tout en augmentant l’apport en potassium, magnésium et calcium, des minéraux essentiels pour abaisser la tension artérielle.Ces deux régimes partagent des principes communs : peu voire pas de produits ultra-transformés, moins de graisses saturées et de sucres ajoutés, et une place centrale accordée aux aliments bruts et riches en nutriments protecteurs. Ils sont accessibles financièrement et simples à mettre en place au quotidien pour adopter de saines habitudes alimentaires qui feront toute la différence sur la santé cardiovasculaire à long terme.Quels sont les grands principes d’une alimentation adaptée après un AVC ? Autrement dit, quels sont les principaux conseils alimentaires que vous prodiguez au patient, et/ou éventuellement l’aidant proche, pour optimiser sa santé cardiovasculaire ?Après un AVC, il est indispensable d’adopter une alimentation équilibrée afin de réduire au maximum les potentielles récidives liées à un risque cardiovasculaire. Voici 6 grands conseils que nous donnons aux patients :1. Limiter la consommation de selOn recommande aux patients de limiter, voir même de totalement supprimer le sel ajouté, et donc de retirer la salière de la table, et on leur propose des alternatives pour assaisonner leurs plats comme les herbes aromatiques, les épices, des condiments non salés tels que l’ail, le gingembre ou encore le jus de citron. On les sensibilise également au contrôle du sel “caché” qui représente près de 80% de notre consommation quotidienne de sel ! Ce sel caché peut être contrôlé en évitant ou en limitant fortement la consommation de plats préparés industriels, de charcuteries, de fromages très salés ou encore de grignotages d’apéritifs tels que les chips, les cacahuètes salées et les biscuits salés.2. Favoriser les bonnes graissesNous informons les patients sur les graisses dites “visibles” et les graisses “cachées”. Image Les graisses “visibles” sont celles que l’on ajoute au pain, que l’on utilise pour cuisiner ou assaisonner une salade.Pour la cuisson, il est recommandé d’utiliser des graisses riches en acides gras monoinsaturés qui sont plus résistants à la chaleur et meilleurs pour la santé, telles que l’huile d’olive, l’huile d’arachide ou encore l’huile de tournesol oléique (« oléisol »). Pour un usage à froid, il est préférable de consommer des huiles riches en oméga 3 telles que l’huile de colza, de cameline ou encore de noix. Attention ! Ces huiles ne doivent pas être utilisées comme graisses de cuisson, car les oméga 3 sont très sensibles à la chaleur et peuvent s’avérer plutôt nocifs s’ils sont chauffés. Pour le pain, il est préférable d’utiliser une matière grasse à tartiner végétale, allégée en graisses et enrichie en oméga 3, ou éventuellement d’utiliser un peu de beurre doux, bien gratté sur la tartine . Les pâtes d’oléagineux (beurre de cacahuètes, pâtes d’amandes ou de noisettes) sont également très intéressantes ! Notre consommation d’oméga 3 est souvent insuffisante, proportionnellement à notre consommation d’oméga 6 qui est généralement importante. L’objectif d’un régime alimentaire sain est notamment de rééquilibrer ce rapport entre oméga 6 et oméga 3, en augmentant la consommation d’oméga 3. On va par exemple conseiller d’utiliser l’huile de colza ou de cameline (riche en oméga 3) pour réaliser une vinaigrette ou une mayonnaise, plutôt que l’huile de tournesol ou de maïs (riche en oméga 6) !Les graisses “cachées” sont, par définition, celles qui sont présentes dans les aliments.Parmi les sources de bonnes graisses, on trouve les poissons gras, que l’on recommande de choisir de préférence de petit calibre (car moins contaminés par les métaux lourds) tels que la sardine, le maquereau, le hareng, la truite ou encore le saumon sauvage. On peut également citer les oléagineux (fruits à coque) et les graines, la volaille (sans la peau), le lapin ou encore l’avocat (qui est le seul fruit à contenir des graisses). Il est également fortement recommandé d’éviter de cuisiner avec de l’huile de coco, de l’huile de palme ou encore de coprah car ces huiles tropicales sont très riches en graisses saturées dites « athérogènes », càd qu’elles augmentent le taux de mauvais cholestérol et bouchent les artères du corps !  Il convient donc également d’éviter la consommation d’aliments contenant ces types de graisses cachées.3. Manger suffisamment de fibres et d'anti-oxydantsIls aident à réguler le cholestérol et la glycémie, à contrôler le poids et à lutter contre l’inflammation des artères. Les sources principales sont les légumes, les fruits, les légumineuses, les produits céréaliers complets et les fruits à coque et graines. Pratiquement parlant, voici ce que nous recommandons de consommer en fréquence et quantité :Minimum 300g de légumes par jour (cuits, crus, en potage…). Les varier et privilégier les légumes de saison et locaux. Au repas principal, ils doivent idéalement occuper 50% de l’assiette. 2 portions de fruits frais par jour (1 portion = le volume d’un poing = environ 125g/jr). Préférer également ceux de saison et locaux.80g de légumineuses 2x/semaine dans les repas (par exemple du houmous sur le pain, des boulettes de falafels en plat principal ou des lentilles dans une salade).Un produit à base de céréales complètes minimum une fois par jour (comme le pain complet, les flocons d’avoine, le muesli, le Boulghour, le quinoa, les pâtes au blé complet, le riz complet, etc.).4. Consommer des protéines végétales et animales de qualitéTelles que les légumineuses, le soja ou encore le tofu, la volaille (sans la peau), le poisson mais aussi les œufs, surtout s’ils sont enrichis en oméga 3.“Pendant longtemps, il a été déconseillé de consommer des œufs, car le jaune est riche en cholestérol, mais les études ont montré que ce qui compte vraiment, n’est pas de contrôler le cholestérol alimentaire, mais de limiter au maximum la consommation d’acides gras saturés et graisses trans industrielles qui influencent davantage le cholestérol sanguin. Aujourd'hui, les recommandations autorisent les patients à consommer jusqu’à 7 œufs par semaine. Avec les protéines végétales, il n’y a pas du tout de cholestérol.”Parmi les protéines animales, certaines viandes doivent être limitées. C’est le cas pour les viandes rouges (en somme, toutes sauf la volaille et le lapin) qu’il est recommandé de limiter à maximum 300 g par semaine. En ce qui concerne les viandes transformées, c’est-à-dire les viandes hachées et les charcuteries, moins on en consomme, mieux c’est ! Elles sont en effet le plus souvent riches en sel, mais aussi en conservateurs (nitrites, nitrates) qui sont des composés toxiques pour la santé !5. Réduire au maximum les apports en sucres ajoutés.Cela implique de limiter la consommation de pâtisseries, de biscuits, de viennoiseries, de sucreries, d’éviter l’ajout de sucre blanc ou sucre de canne, de miel, de divers sirops (d’agave, d’érable, de Liège…) dans ses boissons ou aliments et surtout d’éviter la consommation de sodas et jus de fruits. Tous ces aliments, hautement concentrés en sucres, favorisent des pics glycémiques, ainsi que l’accumulation de graisses dans le cerveau et le cœur. Il faut savoir que même les jus de fruits dits “sans sucres ajoutés”, contiennent énormément de sucres (autant que dans les sodas).6. Limiter ou éviter la consommation de boissons alcoolisées.“Avant, on prônait l’effet protecteur du vin rouge dont on recommandait d’en boire un 1 à 2 verres par jour pour rester en bonne santé. Aujourd’hui, cette recommandation n’est plus du tout valable. Il est prouvé que, pour prévenir les maladies cardiovasculaires, mais aussi d’autres maladies comme le cancer par exemple, il est conseillé de consommer peu voire pas d’alcool du tout.”La recommandation en terme de prévention de maladies cardiovasculaires et de lutte contre l’hypertension artérielle est dans l’idéal de ne pas consommer d’alcool du tout. En cas de consommation, celle-ci ne doit pas dépasser 10 unités d’alcool par semaine, soit 10 petits verres de vin (120 ml) ou de bière de type pils (250 ml), bien étalée sur la semaine et ponctuée de 2 jours d’abstinence. Image La meilleure des boissons reste l’eau. Une bonne hydratation est vitale et il est recommandé de boire, au minimum, 1,5L par jour, soit environ 8 verres d’eau, et ce, en plus du potage, du café, du thé ou des tisanes que l’on peut boire dans la journée.“Bien entendu, tous ces conseils doivent prendre en compte l’état de santé global du patient et veiller à éviter toute contrindication alimentaire qui pourrait contribuer à une dégradation liée à une autre pathologie (comme par exemple l’utilisation du sel de potassium en remplacement du sel de cuisine chez les insuffisants rénaux). Les apports hydriques doivent également être adaptés et diminués dans certaines situations, notamment en cas de rétention hydrosodée liée à une insuffisance cardiaque”Enfin, dans le cas de patients qui ont déjà fait un ou plusieurs AVC, l’enjeu est d’adapter les repas à leurs capacités. Certains patients souffrent, en effet, de troubles de la déglutition ou de fatigues importantes qui les empêchent de manger “comme avant”. Il faut alors leur proposer au quotidien des plats savoureux, avec des textures et des portions adaptées, afin de préserver le plaisir de manger sans prendre de risque. Nous veillons également à ce que le régime alimentaire prenne en compte l’organisation à la maison, la culture et la religion. Nous encourageons la famille, les aidants proches et l’entourage en général de s’impliquer dans la préparation des plats. Cela instaure une certaine convivialité autour du repas et facilite nettement la vie du patient dont les bonnes habitudes alimentaires doivent être durables.Quelles sont les prises en charges médicales actuellement disponibles à l’Hôpital Erasme - HUB pour contrôler les FRCV chez les patients qui ont fait un/des AVC ?Pour les évènements aigus, les patients bénéficient d’une prise en charge hyperspécialisée à la Clinique Neurovasculaire (aussi appelée “Stroke Unit”).“Dans la prise en charge d’un AVC, chaque minute compte, pour le cerveau comme pour le cœur, c’est pourquoi l’équipe est disponible 24h/24.”Les soins proposés incluent la surveillance et la gestion de l’hypertension artérielle ainsi que des troubles métaboliques. Des traitements anti-coagulants peuvent être administrés. L’équipe dispose également d’une expertise de pointe et d’une organisation sans faille pour intervenir au niveau chirurgical et débloquer les artères occluses, responsables de l’AVC.L’Hôpital Universitaire de Bruxelles est un hôpital académique qui offre une prise en charge intégrée et multidisciplinaire. La Clinique de Prévention Cardiovasculaire propose un accompagnement préventif des maladies cardiovasculaires, des bilans de facteurs de risque cardiovasculaire, une évaluation diététique, des programmes éducatifs, des ateliers de prévention ainsi qu’un secteur de revalidation. La prise en charge inclut également celle du tabagisme qui est, comme nous l’avons évoqué précédemment, un, si ce n’est LE facteur de risque cardiovasculaire, le plus important.“Notre approche de soins est centrée sur le patient et ses besoins et implique, quand cela est possible, l’implémentation d’une prise en charge systémique qui incorpore la famille, afin d’aider le patient à adopter (et à garder) certaines habitudes qui, sans soutien familial, peuvent être difficiles à tenir.”Le suivi médical et paramédical est organisé de manière à  :Ce que les patients survivent à l’AVC avec le moins de séquelles possibles.Prévenir ensemble les maladies cardiovasculaires et particulièrement quand une lésion des artères cérébrales ou coronaires survient.Il existe aujourd’hui beaucoup de solutions thérapeutiques efficaces qui permettent une augmentation de l’espérance de vie et, surtout, une réduction des évènements cardiovasculaires et ce, malgré le vieillissement de la population.“En Belgique, entre 1986, 33% des causes décès étaient d’origine cardiovasculaire. Aujourd’hui, nous sommes à 22%. Cette évolution est encourageante et continue à aller dans le bon sens pour prévenir et lutter contre les AVC et maladies cardiovasculaires.” Prof. Philippe VAN DE BORNEDirecteur de la Clinique de Prévention CardiovasculaireHôpital Erasme H.U.BMarie-Eve VELGHEDiététicienne agréée par le SPF Santé Publique Services de cardiologie et réadaptation cardiaqueHôpital Erasme H.U.B