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Préservation de la fertilité pour raison médicale
Qu’est-ce que la préservation de la fertilité pour raison médicale ?
La préservation de fertilité pour raison médicale est proposée quand une maladie ou son traitement mettent en danger la fertilité. Certains traitements tels que la chirurgie ovarienne ou testiculaire, la chimiothérapie et la radiothérapie ou certaines maladies génétiques peuvent en effet endommager les ovaires ou les testicules. Il s’agit souvent de traitements contre le cancer qui peuvent s’avérer délétères pour la fertilité. Ces traitements sont dits « gonadotoxiques ».
Il est recommandé dans ce cadre de prévoir une préservation de la fertilité, si possible avant l’administration du traitement. La discipline qui s’occupe d’évaluer les risques sur la fertilité et de proposer des techniques de préservation en cas de cancer s’appelle l’oncofertilité. L’oncofertilité concerne les femmes et les hommes en âge de procréer, mais aussi des adolescents et les enfants.
Il faut aussi savoir que certaines maladies non cancéreuses, telles que des maladies hématologiques bénignes (ex : la drépanocytose) ou des maladies auto-immunes, nécessitent également des traitements gonadotoxiques. Certaines maladies génétiques peuvent être associées à une insuffisance ovarienne prématurée ou un risque d’insuffisance testiculaire. Une préservation de la fertilité peut également être indiquée dans ce cadre. On peut aussi envisager une préservation de fertilité lorsqu’un traitement chirurgical risque de diminuer la réserve ovarienne, comme la chirurgie de l’endométriose.
L’INAMI prend en charge uniquement une partie de ces indications.
La prise en charge
Différentes méthodes de cryopréservation de gamètes sont proposées à l’Hôpital Erasme depuis une vingtaine d’années. La cryopréservation est une technique qui permet de conserver à - 72 °C des cellules et du tissu humain à très long terme, en ce y compris les ovocytes, les spermatozoïdes et le tissu ovarien.
Préservation de la fertilité chez les jeunes filles et les femmes :
Préservation d’ovocytes et/ou d’embryons
Si vous êtes une jeune femme et si le traitement à risque gonadotoxique peut être retardée de quelques semaines, une stimulation ovarienne peut être envisagée dans le but de récolter des ovocytes par ponction transvaginale. Selon votre souhait, ces ovocytes pourront être congelés tels quels et/ou être fécondés par les spermatozoïdes de votre partenaire ou par sperme de donneur. Les ovocytes seront conservés durant une période de 10 ans et les embryons pour une période de 5 ans. La garde des ovocytes et des embryons peut être raccourcie ou prolongée à votre demande. En cas d’infertilité future, ces ovocytes ou embryons pourront être décongelés et utilisés en vue d’une grossesse. Comme toute procédure de procréation médicale assistée, le succès de cette procédure ne peut cependant pas être garanti. L’INAMI prend en charge cette procédure jusqu’à l’âge de 37 ans. Il est important de savoir qu’en Belgique, l’âge maximum autorisé est de 45 ans pour la demande de mise en fécondation d’ovocytes, et de 47 ans pour le transfert embryonnaire.
Préservation de tissu ovarien
Lorsque le traitement gonadotoxique doit démarrer en urgence, qu’il a déjà été démarré ou lorsqu’il s’agit d’une adolescente ou d’une enfant, l’alternative à la préservation d’ovocytes consiste à prélever un fragment d’ovaire ou un ovaire entier par laparoscopie sous anesthésie générale. Le but de cette procédure est de cryopréserver les fragments de tissu ovarien, qui contiennent un grand nombre d’ovocytes. Cette procédure peut être proposée avant l’âge de 36 ans. La période de conservation des fragments de tissu ovarien est de 10 ans, pouvant être raccourcie ou prolongée à votre demande. S’il y a un désir de grossesse lors de la rémission de la maladie, et si votre fertilité a été impactée de façon irréversible, le tissu ovarien pourra être transplanté en vue de restaurer votre fertilité. Avant la transplantation, des analyses ultérieures seront nécessaires au niveau des fragments de tissu pour exclure la présence de cellules tumorales. La transplantation doit avoir lieu avant l’âge de 45 ans. Il est important de savoir qu’en Belgique, l’âge maximum autorisé est de 45 ans pour la demande de mise en fécondation d’ovocytes provenant du tissu transplanté, et de 47 ans pour le transfert embryonnaire. Plus de 200 enfants sont déjà nés dans le monde grâce à cette technique dont plusieurs à l’Hôpital Erasme. Il est important que vous sachiez que le succès de la procédure ne peut être garanti, et que cette technique est considérée comme innovante.
Préservation de la fertilité chez les jeunes garçons et les hommes :
Préservation de spermatozoïdes
La cryoconservation de spermatozoïdes matures obtenus dans l’éjaculat (par masturbation) existe depuis de nombreuses années, et est une méthode simple permettant de conserver la fertilité masculine à long terme.
Selon votre diagnostic et l’urgence à démarrer votre traitement gonadotoxique, nous vous donnerons plusieurs rendez-vous (en général 3) au laboratoire d’andrologie afin de conserver plusieurs échantillons durant une période de 10 ans, pouvant être raccourcie ou prolongée à votre demande. En cas d’infertilité suite au traitement gonadotoxique, le sperme congelé pourra être utilisé en vue d’une grossesse chez votre partenaire. Selon la qualité et le nombre d’échantillons préservés, des inséminations artificielles ou une Fécondation In Vitro (FIV) par Injection Intra-Cytoplasmique de Spermatozoïde (ICSI) pourront être envisagées. En cas d’impossibilité d’obtenir le sperme par éjaculation, il est possible de réaliser une biopsie testiculaire sous anesthésie générale.
Chez les enfants, il est possible également de prélever et conserver du tissu testiculaire dans le cadre de collaboration avec d’autres hôpitaux. A ce jour, cette technique reste expérimentale et aucune grossesse n’a encore été obtenue à partir de tissu testiculaire prélevé chez des enfants
Conseils
Avant de débuter votre traitement ou en cas de diagnostic de maladie, il est important que vous discutiez avec votre médecin référent du possible impact sur la fertilité. Vous pourrez être addressé.e à l'un.e de nos spécialistes en préservation de la fertilité qui vous informera des possibilités selon votre situation personnelle. En Belgique, suivant certaines conditions, une procédure de préservation de la fertilité peut être remboursée par l’INAMI chez les femmes de moins de 38 ans et les hommes de moins de 45 ans, s’ils sont en ordre de mutuelle.