L'équipe de Neurochirurgie a effectué sa première intervention avec la LITT !
Vendredi 15 novembre, l’équipe de Neurochirurgie de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B) a réalisé, avec succès, sa première intervention par thérapie thermique interstitielle par laser (LITT) sur un patient épileptique réfractaire.
Une solution mini-invasive pour des patients inopérables
En Belgique, 75.000 personnes souffrent d'épilepsie, dont 30% d'épilepsie réfractaire, la plus difficile à traiter, car elle ne répond à aucun
traitement médicamenteux. Les patients épileptiques réfractaires ont une qualité de vie altérée en raison des crises, mais aussi du
traitement qui leur est donné sans pour autant contrôler leur épilepsie. Ils sont donc tous des candidats potentiels à une intervention
chirurgicale visant, idéalement, à retirer la zone de leur cerveau d’où émanent les crises et ainsi, tenter de les guérir.
Le problème se pose pour les patients à risque dont le foyer épileptogène se trouve dans les zones cérébrales fonctionnelles qui
contrôlent, entre autres, le langage, la motricité, la vue ou la mémoire. Pour répondre à cette situation et offrir une solution aux patients
considérés jusqu’alors comme inopérables, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles a fait l’acquisition d’une thérapie thermique interstitielle
par laser (LITT).
La LITT est une technique chirurgicale mini-invasive qui utilise la chaleur dégagée par la lumière d’un laser pour détruire, de manière
sélective, les tissus cérébraux responsables des crises d’épilepsie. Combinée à une Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) pour
visualiser, en temps réel, l’évolution des zones cérébrales traitées, la LITT offre une précision neurochirurgicale inégalée qui permet de
cibler les tissus atteints tout en préservant les structures cérébrales saines.
En tant que technologie mini-invasive, la LITT montre une efficacité sans précédent avec 50 à 80% des patients libérés des crises, même
sévères, à moyen terme (varie selon le type d’épilepsie traité1). Elle réduit considérablement les risques de complication postopératoire
ainsi que la durée d’hospitalisation des patients. La LITT constitue une véritable alternative aux chirurgies ouvertes traditionnelles et
propose enfin une solution curative aux patients pour lesquels toutes les autres options thérapeutiques sont épuisées.
Ce traitement, qui ne bénéficie d’aucun remboursement à ce jour, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles est capable de le prodiguer grâce au
soutien financier du Fonds Erasme (Epilepsie) et de l’Association Jules Bordet (Oncologie). Il est, par ailleurs, le seul hôpital de Belgique à
avoir fait l’acquisition d’une LITT, ce qui lui permet de traiter les patients sans délai d’attente.
Si la première utilisation de la LITT à l’H.U.B est aujourd’hui dédiée à un patient épileptique réfractaire, cette technique est également
proposée pour traiter les tumeurs cérébrales non résécables. Qu’il s’agisse d’une tumeur qui s’est développée directement dans le
cerveau (néoplasie cérébrale primitive) ou des suites de la propagation de cellules cancéreuses métastasées (néoplasie cérébrale
secondaire), la LITT représente une nouvelle approche thérapeutique pour des patients atteints d’un cancer du cerveau souvent déjà
éprouvés par la chimiothérapie et la radiothérapie. Elle s’inscrit dans le cadre de projets de recherche oncologiques.
Félicitations au Dr. Sophie Schuind, qui a préparé et mené cette intervention d'une main de maître, accompagnée par le Prof. Olivier de Witte et entourée par une équipe de choc !